Course sur route St Julien de Toursac : ne jamais renoncer !

Le vélo et plus généralement le sport, c'est l'école de la vie : apprendre à ne jamais renoncer, ne pas reculer face à un obstacle, trouver des solutions et toujours y croire... 106ème course sans abandonner (série en cours), mais là il faut avouer que c'était vraiment limite et que si je suis reparti c'est bien pour ne pas entrer dans une mauvaise spirale. Dimanche c'était direction "le fin fond du Cantal" pour une course sur route (catégorie 23J) à St Julien de Toursac : 130km et 1h45 de route depuis la maison... ça aurait été dommage de baisser les bras seulement 15min après le départ suite à une crevaison, même sans roue pour réparer... heureusement que j'avais une chambre à air dans mon sac ! Un circuit sympa, physique : parfait pour préparer la prochaine coupe de France à Oz en Oisans.

L'histoire commence par un co-voiturage avec Lucas, comme au bon vieux temps : ça permet de discuter, de refaire le monde, de prévoir nos prochaines expéditions et surtout de se retrouver avec des personnes qu'on aime et qu'on soûle avec nos histoires, mais bon c'est fait pour ça les amis ?

Le dilemme du week-end était de faire un choix entre cette course sur route et la course de nuit en VTT "la Ronde du Renard" qui se déroulait le samedi soir. Après réflexion, une course de nuit avec départ 22h, fin minuit, remise des prix, retour à la maison à 2h du matin, mauvais dodo suite à la course : c'était pas bon pour la récup en vue de la Coupe de France. C'est donc sur route que j'irai travailler mes points faibles ! 

Sur place il y a un peu plus de monde que prévu : 42 coureurs au départ ce n'est pas si mal étant donné la localisation de la course et comme on le sait, sur route si le parcours est dur, alors il y a moins de monde... la route quoi, alors qu'en vtt, plus c'est dur et plus on aime ça !

Et quand je dis "dur", il faut avouer que le parcours l'était plutôt. Cette course devait servir de préparation pour multiplier les intensités en vue de la prochaine manche de Coupe de France (samedi qui vient) : le tour était parfait avec ses 2.8km et surtout sa bosse raide d'entrée de jeu, une descente étroite et un retour vers la ligne de départ par une bosse plutôt roulante.

Dès le départ ça s'excite. Je vais tenter ma chance mais tout le monde est sur le qui-vive pour ne pas louper la bonne. On a 24 tours à effectuer et dès la fin du 3ème je sens une crevaison lente à l'arrière. Grrrrrrr un coureur me propose de prendre une de ses roues sur la ligne et grâce au "tour rendu" je pourrai reprendre ma place au sein du peloton. Mais le hic c'est que je n'ai aucune idée de qu'elles sont ses roues !!! Et les personnes vers la ligne non plus. Je baisse les bras, vraiment amère de devoir renoncer après seulement 15min... je retourne vers ma voiture et je regarde passer les coureurs. Trop tard, je ne pourrai plus reprendre ma place de toute manière. Quand j'ai une idée : en partant de chez moi j'ai emporté une chambre à air ! Il me faut la changer en vitesse pour repartir et faire tout de même mes "bornes" façon entrainement ! Ni une ni deux, avec l'aide d'une personne (merci) je fais le changement et je repars... bon dernier et surtout loin de l'avant. Je vois en démontant que c'est ma faute, j'avais pincé la chambre sous la tringle du pneu, snif.

Pas grave, je prends l'option de rouler plutôt fort histoire de bosser et de reprendre les gars qui vont sauter au fur et à mesure de la course plutôt que de me laisser rejoindre par la tête de course et du coup d'accuser un tour de retard. Je vais bien faire au moins 10-12 tours comme ça à rouler seul, mais je reprends petit à petit des coureurs et aucun ne se décide de me suivre. Jusqu'à "Paul", désolé je ne connais pas son nom, mais apparemment il me lit ici, alors je le remercie pour m'avoir accompagné et relayé quelques tours.

C'était assez sympa d'entendre le speaker dire "et voilà le vttiste de l'USPI, très aérien. Dommage qu'il est eu cette crevaison". Les personnes au bord du circuit m'encourageaient aussi, voyant que je ne lâchais rien malgré tout. Ma remontée va s'arrêter à 5 tours de la fin quand je reviens sur un groupe de 7 coureurs qui sont les derniers lâchés avant le peloton. Une fois avec eux, difficile de sortir car tout le monde roule pour ramener tout le monde... en gros tu sors pas, tu fais pas chier. Bref, j'attends le dernier tour pour de nouveau attaquer, le groupe explose et on se retrouve à 3. Un seul me devance sur la ligne : oui, j'ai continué de rouler pour éviter que ça rentre derrière parce qu'on aurait dit une arrivée d'un championnat du monde où les gars se regardent préférant même se faire reprendre par les coureurs de derrière plutôt que de mener... et tout ça pour la 15ème place ! (la course est remportée par Alexandre Meyleu)

Course terminée, ouf j'ai pas bâché !

Je suis dans les chiffres alors : 
106ème course depuis mon précédent abandon le 17/11/2013.
504ème course depuis mes débuts en 1996... ça commence à faire.
21 abandons...soit 4.2% d'abandon.
95 victoires scratch

Des photos de la course à retrouver ICI.